Musique de l’Asie Centrale
La route de la soie
Les républiques d'Asie centrale partagent une même histoire et une même culture. Il existe deux grands types de musique en Asie centrale, la musique modale savante, d'origine persane, et la musique plus turquisée des bardes qui s'accompagnent d'un luth. Par opposition aux peuples nomades des steppes, les Ouïgours, les Ouzbeks et les Tadjiks ont eu pendant plusieurs siècles une civilisation urbaine organisée en royaumes comme ceux de Khiva, Samarcande, Kokand, Kachgar… Chez ces peuples domine une musique classique, dotée d'une terminologie proche des traditions et théories moyen-orientales (makam, taqsim et nouba dans les pays arabes, shashmaqam en Ouzbékistan et au Tadjikistan, muqam chez les Ouïgours, mugam en Azerbaïdjan, dastgah en Iran, maqam en Irak).
OUZBÉKISTAN
À la fin du XVIe siècle, Boukhara est devenu une capitale et une ville cosmopolite où s'est développé un art de cour raffiné, le shashmaqam. Ce terme désigne littéralement les «six maqams» et consiste en une suite orchestrale chantée, composée en différents modes, tout comme le mugam d'Azerbaïdjan et le muqam ouïgour. Après un prélude instrumental, un soliste ou un petit groupe d'interprètes chante des poèmes soufis classiques. Monadjat Yulchieva est l'interprète la plus connue du shashmaqam, Turgun Alimatov joue des maqams instrumentaux au dutâr ou au tanbur (luths). Dans les différentes ethnies et régions de l'Ouzbékistan se sont également développées diverses musiques populaires. Tout événement (mariage, naissance…) est prétexte pour un toy , une cérémonie familiale. Dans la région de Boukhara et Samarcande, les toy sont animés par des musiciennes et des danseuses professionnelles qui sont regroupées en sozanda (khalpa au Khorezm et otin-oy dans la région de Tachkent et du Ferghana). Au Khorezm, il y a aussi une longue tradition de littérature orale.
Les khanats ouzbeks furent conquis par la Russie tsariste dans la deuxième moitié du XIXème siècle, entre 1853 et 1873. En 1924, l’Ouzbékistan devint l’une des républiques d’URSS et le resta jusqu’en 1991. La présence de la musique classique occidentale est un héritage de la colonisation russe, si bien que cette musique est souvent appelée «musique russe» par les Ouzbeks. Face à cette musique classique russe, une partie de la musique d’Asie centrale est elle aussi appelée «musique classique».
L’ethnomusicologue français Jean During appelle «musique classique», «musique savante» ou «musique d’art» la tradition musicale urbaine des peuples anciennement sédentarisés: les Ouïgours, les Ouzbeks et les Tadjiks. Il l’oppose à l’art des bardes chez les peuples de tradition nomades, sédentarisés plus récemment: les Kazakhs, les Turkmènes et les Kirghizes.
La musique ouzbèke est le résultat d'une riche rencontre de cultures différentes. L'indépendance de l'Ouzbékistan ne date en effet que de 1991, date avant laquelle le pays était un lieu de brassage de populations iranniennes et de nomades turcs ayant déteint sur le patrimoine musical. Les cercles soufis, très conservateurs, ont contribués à la conservation des rythmes, sonorités et chants traditionnels. Un des chants populaires s'appelle le "Shash Maquam". Il est composé d'une intro instrumentale suivi de six chants. Cet art du chant est transmis de génération en génération. Parmi les nombreux instruments des musiciens ouzbèkes, on trouve la vieil ghidjak, le luth, le tambur (luth à manche long orné de 3 cordes en métal), la cithare...
Il existe en Ouzbékistan trois styles de danses différentes héritées des trois khanats ouzbeks: Khorezm, Boukhara et Ferghana (khanat de Kokand). Les danses du Khorezm sont les plus remuantes et dégagent le plus de sentiments. Les danseuses portent aux pieds et aux poignets des grelots qui rappellent que la danse fut longtemps interdite: les pieds et mains des femmes qui s’y adonnaient étaient coupés. Les danses de Boukhara sont centrées autour de la femme, dont elles révиlènt la grвce et la beauté. Celles de Ferghana sont plus classiques, voluptueuses et légères. On danse au son de divers types d’instruments: tambourins, guitares à deux cordes...En dehors des spectacles folkloriques, les anniversaires ou mariages sont l’occasion pour les Ouzbeks de renouer avec ces danses traditionnelles. Le chant et la poésie ont des places à part: les femmes chantent beaucoup lors des fêtes, en particulier navrouz, oщ elles restent toute la nuit ensemble а préparer le sumalak. Les bakchi sont des chanteurs de poèmes qui véhiculent les histoires, les légendes et les traditions du pays. Leur importance est cruciale: les bakchi sont la mémoire orale de la population. Si les rythmes techno et les stars du rock et du rap ont conquis les rues des grandes villes de l’Ouzbékistan, la musique traditionnelle se perpétue à travers de nombreux artistes.
Histoire de la musique
Les makomes (modes musicaux) sont pareils aux simphonies européennes par la complexité. La musique ouzbèke se divise en trois types:
1) musique professionnelle folklorique
2) oeuvres des compositeurs( simphonies, opéras)
3) musique folklorique
La citadelle Dalvarzintépa (II e s.) on a trouvé beaucoup de frises.
Les ouzbèkes ne connaissaent les notes musicales. Vers la fin du VIII e s. le nouveau développement de la musique chez les Samanides .Farabi , Avicenne et des autres ont écrit certains oeuvres sur la misique, sur les makomes.
Roudaki - grand poète et interprète de ses propres vers.
IXe – Xe ss.- la naissance du nouveau style poétique et musical- gazels. Ghazel signifie «aimer parler aux femmes»> Les gazels sont des poesies en vers, qui sont chantes. Ils parlent d’amour, amour terrestre mais aussi mystique. Le style principal de l’art professionnel – makoms: système de 12 modes (accord)
Chachmakom - 6 makoms(simphonies) Dougokh, Segokh, Tchorgokh, Bouzrouk…..
Les instruments
Le Dutar est un luth à long manche fabriqué en bois de mûrier avec deux cordes pincées. Le Tambur est un luth à long manche avec trois cordes en métal,la mélodie est donnée par un plectre en métal sur la corde haute Le Rubab est un luth à long manche avec un corps arrondi et un plateau en parchemin.Il posséde cinq cordes (dont deux doubles cordes en métal) frappées avec un plectre Le Gidjakk est un violon pointu au corps arrondi avec un manche cylindrique relié à quatre cordes en acier Le développement intense et dynamique de l'art ouzbek musical a commencé en 20 s. Le développement du drame lyrique contribuait à la naissance à l'Ouzbékistan de l'opéra .À présent dans la république il y a plus de 300 écoles musicales pour les enfants et les écoles des arts.
- Bukhara: Musical Crossroads of Asia;
- Ouzbékistan: musique du Khorezm;
- Ouzbékistan: l'art du dotâr;
- Ouzbékistan: musique classique instrumentale;
- Ouzbékistan: les grandes voix du passé (1940-1965);
- Ouzbékistan: maqâm dugâh, le shash-maqâm ouzbek-tadjik;
- Turgun Alimatov. Ouzbékistan;
- Ari Babakhanov & Ensemble. Shashmaqam: The Tradition of Bukhara;
- The Ilyas Malayev Ensemble. At the Bazaar of Love: Timeless Central Asian Maqâm Music;
- Monâjât Yultchieva. Ouzbékistan
TADJIKISTAN
Les Tadjiks pratiquent la même musique savante que les Ouzbeks et les instruments sont similaires. Dans le sud du pays, on retrouve un genre populaire nommé falak interprété lors des cérémonies familiales et des fêtes par des bardes. Le falak est une suite composée de poèmes chantés et de pièces instrumentales joués au dutâr. Le Badakhshan occupe une place particulière, due en partie à des différences linguistiques, et possède une riche tradition de poésie populaire et de ghazals influencés par la Perse.
- Madahkhani, Ghazalkhani, Dafsaz. Religious Music from Badakhshan;
- Music of Central Asia, Tadjikistan;
- Tadjikistan: musiques populaires du Sud;
- Musique tadjike du Badakhshan;
- Tadjikistan Ouzbékistan: tradition savante du shash maquam;
- Davlatmand. Musiques savantes et populaires du Tadjikistan;
- Jurabeg Nabiev & Ensemble Dorrdâne. Tadjikistan: maqâm navâ;
- Goltchehra Sadikova. Tadjikistan: falak;
- Badakhshan: Pamir, chants et musiques du toit du monde