Personnages célèbres
Muhammad Musa Al-KHWARAZMI
(Al-Khorezmi): mathématicien et astronome très renommé de la première moitié du 9ème siècle. Chef de la "Chambre de la Sagesse", l'académie des sciences établie à Bagdad par Al Ma'mun, fils du calife Harun Al Rashid des fameuses " Mille et Une nuits". Al-Ma’mun réunit autour de lui à Bagdad en 819 ap J.C., après Merv, des astronomes réputés, qui mesurèrent par exemple une longueur de un degré du méridien terrestre en Syrie. Al-Khwarazmi a créé l’algébre (al-jabr), telle qu'on l'entend aujourd'hui. Ses travaux ont aussi concerné les équations quadratiques, la géométrie et les méthodes de partage des héritages Il a réalisé des traités et des tables astronomiques, dont les traductions en latin sont les plus anciennes de l’Europe Médiévale. Il aurait introduit chez les Arabes le système de numération indien, utilisant la notation décimale et le zéro. En Europe, ce système s'est appelé "algorism" ou "algorithme," une déformation du nom al-khorezmi. En astronomie, al-Khwarazmi a étudié les éclipses, les anomalies lunaires, les parallaxes, l’année sidérale. Il fut promoteur d’un univers dynamique et non plus statique. Il est l’auteur des tables Zij al Sindhind et du traité al-Mukhtasar fihisab al-jabr wa’l-muqabala.
Abu al-Abbas al-FARGHANI
astronome (800-861 ap J.C.), qui travaillait dans les observatoires de Bagdad et de Damas créés par Al Ma’mun. Connu en Europe comme al-Fraganus. Vers 840, il fut l’auteur du Kitabusul’ilm al-nujum, (thésaurus de la science des étoiles), un célèbre traité d’astronomie avec une traduction de l’Almageste de Ptolémée. Il a mesuré le diamètre de la Terre.
L’imam Al-Boukhârî
Biographie L’imam Al-Boukhârî naquit le 13e jour du mois de Chawwâl en l’année 194 de l'Hégire (810) à Boukhara. Son père mourut alors qu’il était encore enfant et c'est sa mère qui l'éleva. À dix ans, il commença à acquérir la connaissance du hadîth. Déjà à l’age de 11 ans, al-Bukhari corrigeait des erreurs de hadiths de son enseignant al-Dakhili. Il voyagea à La Mecque à seize ans, accompagné par sa mère et son frère aîné. Il choisit d'y rester et offrit ce qu’il avait à sa mère et son frère. Il y resta deux ans puis se rendit à Médine. Après six ans à Al-Hijâz (La Mecque et Médine), il partit pour Bassorah, Al Koufa et Bagdad et visita de nombreuses contrées, notamment l'Égypte et la Syrie. Il visita Bagdad plusieurs fois et y rencontra beaucoup de savants, dont l’imam Ahmad Ibn Hanbal. En tout, al-Bukhari a voyagé pendant 16 ans, et il a fait sa maîtrise de la jurisprudence chaféite chez Abdallah ibn Zubayr al-Hamidi, et il visitait à chaque occasion Ahmad ibn Hanbal qui avait pour lui un grand respect. Une chose très peu connue d'al-Bukhari est qu'il est également historien, il a en effet rédigé deux ouvrages de chroniques spécialisé sur les biographies des premiers musulmans jusqu'à son époque, le Tarih'ul Kabîr et le Tarîh'ul Saghîr. Les récits sur la persévérance de l’imam Al-Boukhârî, qui ne cessa de voyager vers l'un ou l'autre des territoires islamiques pour rassembler les propos du prophète de l'islam Mahomet, à rassembler les hadîth sont nombreux. Il aurait rassemblé près de 600 000 Hadîths (voir l'introduction de l'auteur dans son al-Jâmi'us-Sahih) et en aurait mémorisé 200 000 (dont quelques-uns étaient peu fiables). Il mourut le premier jour du mois de Chawwâl en l’année 256 de l'Hégire (870) et fut enterré à Khartank, un village près de Samarkand.
Al-Jâmi'us-Sahih : L'imam Al-Boukhârî est l'auteur de nombreux livres, mais le plus connu est le Sahîh Al-Boukhârî -Al-Jâmi'us-Sahih- qui est un recueil de hadîth. Son livre contient 7 275 Hadîth avec répétition et environ 2 230 sans répétition. Beaucoup de savants musulmans ont essayé de trouver une faille dans cette grande et remarquable collection, mais sans succès. C’est pour cette raison qu’il est établi chez les savants sunnites à l'unanimité que le livre le plus authentique après le Coran est le Al-Jâmi'us-Sahih. Al-Jâmi'us-Sahih a été transmis par une voie double, écrite et orale.
Avicenne
Son appétit de connaissance aidant, il aurait possédé à 18 ans toutes les sciences connues. Après la mort du prince et celle de son père, qui le contraignent à gagner sa vie, commence sa vie itinérante. Il voyage d'abord dans le Khârezm, principauté qui fut indépendante (de 994 à 1231) au sud de la mer d'Aral, sur les deux rives du Djihoun (Amou-daria), entre Boukhara et la mer Caspienne. À Djouzdjan, un puissant protecteur, Abu Muhammed Chirâzi, lui permet de donner des cours publics. Il commence à composer son œuvre majeure, le Qanûn (ou Canon) de médecine. Il passe ensuite par le Khorassan, actuel nord-est de l'Iran, puis Rayy (alors Rhagès, proche de l’actuel Téhéran), enfin à Hamadan (à l'ouest de l'Iran moderne) où l'émir bouyide Shams o-dowleh le choisit comme ministre (vizir). Il s'impose alors un programme de travail harassant: le jour, il se consacre à la chose publique, la nuit à la science. En plus de vivre deux carrières, il travaille doublement : il mène de front la composition du Shifa et celle du Canon médical ; la tâche est alors si écrasante qu'il doit se faire aider : deux disciples se partagent la relecture des feuillets des deux ouvrages, dont le fidèle Al-Juzjani, secrétaire et biographe. En 1021, la mort du prince Shams o-dowleh, et le début du règne de son fils Sama o-dowleh, cristallisent les ambitions et les rancœurs : victime d'intrigues politiques, Avicenne connaît la prison. Déguisé en derviche, il réussit à s'évader, et s'enfuit à Ispahan, auprès de l'émir kakouyide `Ala o-dowleh. Ces bouleversements n'entament pas sa boulimie de travail. Il jouissait d'une telle réputation que plusieurs princes de l'Asie l'appelèrent à leur cour : le roi de Perse l'employa à la fois comme vizir et comme médecin. Il cultiva aussi avec succès la philosophie, et fut l'un des premiers à étudier et à faire connaître Aristote. Il composa d'après ce philosophe des traités de logique et de métaphysique, où il se montre souvent penseur original. Lors d'une expédition, dont il faisait partie, de l'émir `Ala o-dowleh contre Hamadan, Avicenne est frappé par une crise intestinale grave, dont il souffrait depuis longtemps, et contractée, dit-on, à la suite d'excès de travail et de plaisir. Avicenne tenta de se soigner de lui-même, mais son remède lui fut fatal. Il mourut à l’âge, toujours précoce, de cinquante-sept ans au mois d'août 1037 (428 de l’hégire) après avoir mené une vie fort agitée et pleine de vicissitudes, épuisé par l'excès de travail.Avicenne, de son nom complet Abu 'Ali al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina, est né au mois d’août 980 à Afshéna, le "pays du soleil"), près de Boukhara, à l'est de l'actuel Ouzbékistan. Il semble qu'il fut précoce dans son intérêt pour les sciences naturelles et la médecine, qu'à 14 ans, il étudie seul. Avicenne fut envoyé durant sa petite enfance étudier le calcul chez un marchand, al-Natili. Ayant une bonne mémoire, le jeune garçon finit par surpasser son maître en calcul et en mathématiques. Il retient de mémoire l'intégralité du Coran. Il étudia à Boukhara, s'intéressant à toutes les sciences, et surtout à la médecine. Il est influencé par un traité d'al-Farabi, qui lui permet de surmonter les difficultés qu'il rencontre dans l'étude de la Métaphysique d’Aristote. Cette précocité dans les études se double d'une précocité dans la carrière : à 16 ans déjà, il dirigeait des médecins célèbres . Tout alors s'enchaîne : ayant guéri le prince samanide de Boukhara, Nuh ibn Mansûr, d’une grave maladie, il est autorisé à consulter la vaste bibliothèque du palais.
Son œuvre D'une ampleur variable selon les sources , l'œuvre d'Avicenne est nombreuse et variée. Avicenne a écrit principalement dans la langue savante de son temps, l'arabe classique, mais parfois aussi dans la langue vernaculaire, le persan. Il est l'auteur de monuments, d'ouvrages plus modestes, mais aussi de textes courts. Son œuvre couvre toute l'étendue du savoir de son époque :
- logique, linguistique, poésie;
- physique, psychologie, médecine, chimie;
- mathématiques, musique, astronomie;
- morale et économie;
- métaphysique;
- mystique et commentaires de sourates du Coran.
- Il est le premier à distinguer la pleurésie, la médiastinite et l'abcès sous-phrénique.
- Il décrit les deux formes de paralysies faciales (centrale et périphérique)
- Il donne la symptomatologie du diabète.
- Il sait faire le diagnostic différentiel entre la sténose du pylore et l'ulcère de l'estomac.
- Il décrit différentes variétés d'ictères.
- Il donne une description de la cataracte, de la méningite, etc.
- Il pressent le rôle des rats dans la propagation de la peste.
- Il indique que certaines infections sont transmises par voie placentaire.
- Il est le premier à préconiser des traitements par vessies de glaces et lavements rectaux.
- Il découvre que le sang part du cœur pour aller aux poumons, puis en revenir, et expose avec précision le système de ventricules et de valves du cœur.
- Il est le premier à décrire correctement l'anatomie de l'œil humain.
- Il émet aussi l'hypothèse selon laquelle l'eau et l'atmosphère contiendraient de minuscules organismes vecteurs de certaines maladies infectieuses.
Mais avant tout, Avicenne s'intéresse aux moyens de conserver la santé. Il recommande la pratique régulière du sport ou l'hydrothérapie en médecine préventive et curative. Il insiste sur l'importance des relations humaines dans la conservation d'une bonne santé mentale et somatique.
Al-Biruni
Champ(s)mathématiques, astronomie, physique, érudit, encyclopédiste, philosophie, astrologie, histoire, pharmacologie,Abu Raihan Muhammad Al-Biruniné le 15 septembre 973 - mort le 13 décembre 1048 est un mathématicien un astronome, un physicien, un érudit, un encyclopédiste, un philosophe, un astrologue, un voyageur, un historien, un pharmacologue originaire de l'Asie centrale, qui contribua grandement aux domaines des mathématiques, philosophie, médecine et des sciences. Il est né dans un faubourg de Kath, au Khwarezm, appartenant actuellement en Ouzbékistan, près de l'actuelle Ourguentch. Son village a été renommé Beruni d'après lui. Il étudia les mathématiques et l'astronomie sous Abu Nasr Mansur. Il fut un collègue du philosophe et médecin Ibn Sina, l'historien, philosophe et éthiciste Ibn Miskawayh, dans une université et un établissement de science établi par le prince Abu Al Abbas Ma'mun Khawarazmshah. Il voyagea aussi en Inde avec Mahmûd de Ghaznî et l'accompagna dans sa campagne, apprenant la langue, et étudiant leur religion et leur philosophie, il écrivit un livre sur ses découvertes. Il connut aussi le grec. Il écrivait ses livres en persan et en arabe.
Omar Khayyam
Mathématicien et astronome du 11ème siècle. Omar Khayyam fut aussi un philosophe-poète. Il est né en 1048 à Nichapour et mort en 1131. Il mena avec Abd-al-Rhaman al–Khazini des travaux d’astronomie (tables Malikshah). Il contribua à l’adoption du célèbre calendrier Jalali en Perse en 1079. Il étudia les équations du 3ème degré et dirigea l’observatoire, construit à Bukhara.
Un personnage en quete de vérité à travers la science, la philosophie et les plaisirs de la vie. Devant les abimes insoudables du ciel et les zones d’ombre de la vie, quelqu’un se réfugie en Dieu, un autre essaie d’unir morale et raison, Khayyam, lui reconnait son ignorance et surtout son mépris pour l’improuvable. Omar Khayyam qui se contentait de l’arome d’un jasmin et du sourire d’une jeune fille a été immortalisé par ses 170 quatrins ou robai.
Poète renommé, auteur de nombreux Rubayats (poèmes en persan), comme par exemple celui-ci dédié à l’univers:
« Il y a plus de philosophie dans une bouteille de vin que dans tous les livres »
« Si ceux qui aiment le vin et l’amour vont en enfer,
Tu verras le paradis demain plat comme la main »
« Cette céleste Roue à nos yeux suspendue
Est lanterne magique étonnant notre vue.
Du milieu, le soleil éclaire la lanterne,
Et nous tournons autour, images éperdues. »
« Prudence, voyageur!
La route où tu marches est dangereuse
Le glaive du Destin est très affilé
Si tu vois des amandes douces, ne les cueille pas. Il y du poison ».
« Nous ne quittons un verre de vin ni jour, ni nuit,
Nous ne laissons les filles en paix ni jour, ni nuit,
Si nous sommes ainsi, c`est Dieu qui nous fait ainsi.
Nous sommes toujours avec le vin, les femmes, Dieu jour et nuit... »
Jalaliddin Mangouberdi
À la fin de XI s. la nouvelle dynastie est venue au pouvoir. Ce sont les grands khorezmchakhs dont le représentant est Atsyz (1127—1156) Cette dynastie a continué la politique du ramassage des terres, commencé par ses prédécesseurs, a soumis toute la partie de nord-ouest de l'Asie centrale. Son petit-fils Tekech ibn il-Arslan (1172—1200) a libéré Khorezm des seljoukides (1194). En aspirant à libérer Khorezm de la vassalité dekarakitajs , Tekesh à 70-80 12 s. a fait quelques marches sur Maverannakhr. Plus tard il a pris Nishapour (1187), Rej (1192), Merv (1193). En 1194 il a cassé les troupes du sultan occidental des seljoukides Togrula II, en 1196 le khalife abbaside Nasir. Pendant le conseil d'administration de Tekech Khorezm est devenu l'État puissant en Asie centrale et sur le Moyen-Orient.
Sous le fils de Tekech Mukhammed II Ala-ad-dyne (1200—20) l’état des grands khorezmchakhs a atteint la plus grande puissance. Ses frontières s'étendaient des bords du nord de la Caspienne jusqu’au golfe Persique et du Caucase jusqu’à Hindu Kouch. En 1207 il a réprimé l'insurrection des artisans de Boukhara sous la conduite de Sandzhar-Malik et en 1212 — l'insurrection à Samarkand. En 1210 il a détruit les troupes des karakitajs.
Au XIII s. l'empire Chinois s'est désagrégé,les mongols se sont servis et Chengis Khan a commencé à prendre les villes et découpait exactement toute population. Le nombre de la population mongole n'excédait pas un million et leurs séries étaient complétées par les Turcs, les Arabes et les représentants d'autres peuples vassaux.
En 1219 Chengis Khan a envahi à Maverannahr et 1220 a attaqué Khorezm. Il ne s'est pas décidé de livrer la bataille générale, ayant laissé l'armée dispersé par les détachements séparés dans les villes et les forteresses de tout le pays. Il courait avec un petit détachement à Pricaspienne, est mort sur une des îles de la mer Caspienne.
En 1220 à la suite des invasions des troupes de Chengis Khan, l'État des khorezmchakhs s'est désagrégé, Khorezm a fait partie d’oulous de Dzhuchi et puis de la Horde d'or.
Jalaliddin Manguberdi était le dernier Chah du Khorezm (Khorazm-Shahs) (1220-1231). À la mort de son père Alauddin Muhammad dans une île de la mer Caspienne (décembre 1220), Jalaliddin Manguberdi regroupe ses forces à Ghaznî ou Gengis Khan le poursuit. L’année suivante, Jalaliddin parvient à mettre en déroute quelques régiments mongols commandés par Chigi-Koutoukou noiön à Pervan, au nord de Kaboul. Mais les seigneurs khorezmiens se divisent à nouveau. Jalaliddin abandonne Ghaznî, sa dernière forteresse, mais est battu le 24 novembre 1221 près de Nesawi. Après avoir fait tuer son épouse préférée et ses enfants, il abandonne son trésor et s’enfuit par l’Indus pour se placer sous la protection du sultan de Delhi (décembre 1221). La victoire de Pervan, ébranlant le mythe de l’invulnérabilité des mongols, entraîne la révolte de la population de Herat, qui massacre la garnison mongole (novembre 1221). La ville sera reprise par Aldjigidaï de retour des Indes après un siège de six mois (14 juin 1222).
En 1224 Jalaliddin, chassé de Delhi pour avoir comploté contre son hôte rentre en Iran où il reprend possession de l’héritage de son père en combattant vers l’ouest. Dans le Khorasan et l’Afghanistan, le pays est dépeuplé par l’invasion mongole et ces derniers n’ont même pas installé de garnisons dans les forteresses prises. Jalaliddin parvient à se faire proclamer sultan par les gouverneurs Seldjoukides du Kirmân et du Fars, puis attaque l’Azerbaïdjan, prend Tabriz et détrône le souverain Uzbek. Jalaliddin, après s’être fait proclamé souverain d’Azerbaïdjan, envahit la Géorgie et bat à deux reprises l’armée géorgienne (1225). Il occupe Tiflis (1226). En 1228, il est maître de Iruk, du Kirmân, du Fars, d’Ispahan et de Tabriz. Il entreprend une guerre contre les pays musulmans voisins (califat de Bagdad, sultanat de Rum, etc.). Il est battu par les armées des pays musulmans alliées en 1230. En hiver 1231, Ögödei lance trois tumens (30 000 hommes) commandés par Tchormaghan noïon contre Jalaliddin. Ils traversent rapidement le Khorasan et marchent sur l’Azerbaïdjan. Jalal ad-Din, affaibli par sa défaite face aux musulmans, abandonne Tabriz (printemps) et fuit vers le territoire de Moghan et d’Arran, à l’embouchure de la Koura et de l’Araks, puis à Diyarbakir. Le 15 août 1231, il est assassiné par un paysan kurde. Tchormaghan s’y installe avec ses troupes et y reste jusqu’à sa mort en 1241.
Une statue de Jalaliddin de plusieurs metres de haut est desormais installee au centre d'Ourguentch, dans l'actuelle province de Khorezm.
Tamerlan - Amir Timour
T. fut un des plus grands conquérants d’Asie et le fondateur d’une dynastie qui eut des princes extrémement brillants, les Timourides. Son règne est cependant l’un des plus controversés de l’histoire de la Haute Asie et du Moyen Orient. Il se place entre 1370 et 1405, à une époque de transition en ce qui concerne les principes de légitimité et de souverainété du pouvoir politique, l’ethnicité des dynasties régnantes et l’organisation des échanges commerciaux entre l’Asie centrale et les pays voisins.
La carrière de T. a provoqué l’effondrement de l’autorité tchagataide en Transoxiane, mais paradoxalement, son rôle a été d’enraciner l’héritage gengiskhanide dans la tradition locale, en le détachant du fait mongol.L’originalité de T. a représenté la réaction “nationale” au fait mongol, mais au lieu d’en finir avec ce dernier, il l’a intégré dans un nouveau système politique.
Le deuxième fils de Gengis Khan, Thagatay, avait reçu en apanage un immense territoire qui allait des frontières de l’Iran à l’entrèe de la Chine, et du Nord de l’Inde au Turkestan. Thagatay légua son nom pour désigner à la fois son khanat, ses sujets, et même leur langue, le turc oriental.
En 1334, le Tchagatay fit sécission. La partie sud, la Transoxiane, peuplée de sédentaires et de semi-nomades islamisés, avec des villes prospères, comme Samarkand, Boukhara, Kesh, Balkh s’étendait de l’Afganistan aux limites méridionales du Turkestan, des frontières de l’Iran oriental au massif du Pamir; en arabe on l’appelait le Ma-wara-a-nnhr, “ le pays au dela du Fleuve”, parce qu’elle commençait après le fleuve Amou-Darya pour les voyageurs qui venaient d’Iran. C’est à peu près le territoire de l’Ouzbékistan actuel.
Tamerlan (Amir Temour) vint au monde le 8 avril 1336 à Hodja Hilgar près de Shahri-Sabz. Taragai, son père, était le chef du clan des Barlas, qui étaient des descendants des Baroulas turco - mongols, arrivés avecles troupes de Tchagatay, mais qui s’étaient profondément tirquifiés. Ils étaient musulmans.
Le nom de Tamerlan était Timour ( “le fer” en turc oriental), nom assez répandu dans les tribus turques.
A cette époque, le véritable maitre de la Transoxiane était le chef des féodaux tircs et turco-mongols,l’émir Qazgan,membre de la famille genguiskanide. Le jeune Tamerlan alla prendre service chez Gazgan et y reçut un commandement militaire et la petite-fille de l’émir comme épouse.
Dans quelques temps le khan du Mongolistan invita le jeune chef des Barlas à venir à Samarkand, comme conseiller extraordinaire de son fils Ilyas Khodja, qu’il laissait comme gouverneur de la Transoxiane. Il le nomma “ chef de dix mille”(touman), haute chargé militaire chez les Mongols.
Tamerlan ne resta pas longtemps à la cour d’Ilyas Khodja. Il se rendit à Balkh qui appartenait à son beau-frère, l’émir Hussein. Tous deux s’allièrent et menaient contre le stroupes d’Ilyas Khodja des actions. Lors d’une expédition au Séistan T. fut blessé grièvement à la jambe et au bras droits par des flèches. A cause de l’aggravation des blessures, il était boiteux qui lui valurent le surnom de Lang ( “le boiteux” en persan) et que les Européens transformèrent en Tamerlan.
T. et Hussein arrivèrent à chasser Ilyas Khodja de la Transoxiane en 1363. Mais à la tête d’une nouvelle armée Ilyas Khodja entra en Transoxiane et vainquit les troupes de Samarkand. Hussein et T. durent se replier vers le sud. Ilyas Khodja essaya de s’emparer de la capitale, mais il se heurta à une défense acharnée de ses habitants, organisé par des Sarbadars( tête à la pente-hommes prets à se sacrifier). Revenus en maitres à Samarkand, Hussein et T. entrèrent en conflit pour exercer le pouvoir. Un jour Hussein fut mis à mort par des partisans de T. Il prit aussi comme épouse la veuve de Hussein Saray Moulk Khanum, qui appartenait à la famille gengiskanide. T. proclama Samarkand capitale de son royaume. Il convoqua ses vassaux pour un Grand Conseil (Kouroultai) et intrinisa le nouveau khan de Transoxiane, un gengiskanide nommé Soyourghatmich. Ce nouveau khan n’avait plus de pouvoir. Le vrai pouvoir appartenait à T. Il prit pour lui le simple titre de chef des émires ou “ Grand Emir” Sohibron Kouragon(gendre).Il consacra ses soins à former une armée redoutable devouée à sa personne et à doter son royaume d’une administration plus importante chargée de veiller à la sécurité des marchands nationaux et étrangers et d’assurer le développement de l’agriculture et de l’industrie. Il créa des tribunaux qui devait appliquer la justice à tous. Il commença à construire à Samarkand et à Kesh de palais, de mosquées, de collèges et de couvents. L epeuple parlait généralement le turc oriental, mais la langue écrite et parlée dans l’administration était le persan. L areligion était officielement l’Islam.
Il fut le meilleur général de son temps. T. dirigea sa campagne contre les pays qui s’étendèrent au sud-ouest et à l’ouest de la Transoxiane et qui étaient morcelés et divisés par des rivalités internes; m’Iran, l’Irak, l’Azerbaidjan,la Géorgie, l’Arménie, la Syrie, l’Inde. Il continua ses conquetes vers le nord-ouest, il se heurta aux tribus de la Horde d’Or, réunis depuis peu sous Toktamish. En 1391 la Horde d’Or fut écrasée. En 1402 s’engageait la plus grande bataille de cette époque entre Bajazet et T. Sue les champs de bataille il y avait bien 200 000 combattants environ des deux cotés. L’armée turque était anéantie. T. victorieux reçut les félicitations des deux ambassadeurs d’Henri III de Castille qui se trouverent là. Il les renvoya dans leurs pays en les faisant accompagner d’un sien ambassadeur. Henri III réponda à T. par une nouvelle ambassade, dirigée par Ruy Gonsalez de Clavijo, qui se rendra à Samarkand et écrira la relation de son voyage. Il accueille à Samarkand, le 8 septembre 1404, la deuxième ambassade du roi de Castille, dirigée par Clavijo. Le 27 décembre 1404 il se mit en route pour la Chine. Malgré un froid terrible qui tua beaucoup d’hommes en chemin, il attegnit en quelques jours Otrar, à 400 km au nord de Samarkand. 8 jours après son arrivée dans cette ville, il fut pris de fièvre et décida le 19 janvier 1405, sans doute d’une congestion pulmonaire, mortelle à cette époque pour un viellard de 70 ans.
Son chef disparu, l’armée n’alla pas plus loin , et l’empire se désagrégea peu à peu, victime des luttes fratricides que se livrèrent les prétendants. Un fils de Miran Chah, son fils ainé, Khalil Sultan, s’empara du pouvoir.
Timourides
Les Timurides ou Timourides sont les descendants de Tamerlan qui, entre luttes intestines et extérieures et quelques périodes de stabilité, gouvernèrent son empire de 1405 à 1507, date à laquelle il tomba aux mains des Ouzbeks de la dynastie des Chaybanides, descendants de Gengis Khan. Comme leur ancêtre, ils portaient le titre de grand émir.
Ils initièrent une ère artistique et culturelle brillante appelée Renaissance timouride, dont les deux phares furent Hérat et Samarcande. Trois personnalités remarquables furent :
* Oulough Beg, gouverneur de Samarcande rattaché à son père Shah Rukh qui régnait à Hérat de 1409 à 1447, puis grand émir de 1447 à 1449, fut un remarquable astronome.
* Husayn Bayqara, grand émir installé à Hérat de 1469 à 1506, fut un grand mécène et fit travailler le poète et mystique persan Djami, le poète turc Mir Alisher Navoï et le peintre Behzad, grand maître de la miniature persane.
* Babur, fils d’Omar Cheikh II, gouverneur du Ferghana à 11 ans, s’installa à Kaboul en 1504 lors de l’avancée des Chaybanides et, de là, conquit en 1526 l’Inde du Nord où il fonda la dynastie des Baburides.
LISTE DES TIMOURIDES
* 1369-1405 : Tamerlan
* 1405-1409 : Khalil Sultan
* 1409-1447 : Shah Rukh
* 1447-1449 : Ulugh Beg
* 1449-1450 : Abd ul-Latif
* 1450-1451 : Abd Allah
* 1452-1457 : Babur Mirza (au Khorassan)
* 1452-1469 : Abu Saïd Mirza
* 1469-1494 : Ahmed Sultan (à Samarcande)
* 1469-1494 : Omar Cheikh II (au Ferghana)
* 1469-1506 : Husayn Bayqara
* 1494-1495 : Mahmud Sultan (à Samarcande)
* 1494-1504 : Bâbur (au Ferghana), ensuite roi de Kaboul (1504-1526) et premier des Moghols d’Inde (1526-1530)
* 1495-1499 : Masud Sultan (à Samarcande)
* 1495-1499 : Baysunghur II (à Samarcande)
* 1498-1500 : Ali Sultan (à Samarcande)
* 1506-1507 : Badi az-Zaman
Les quatre fils de Tamerlan furent : Djahangir (mort en 1376), Omar Cheikh Ier (mort en 1391), Miran Shah (devenu fou, mort en 1408) et Shah Rukh (mort en 1447).
Ouloug Beg ou Oulougbek
Ouloug Beg ou Oulougbek (1394, Sultaniya, Iran - 1449, près de Samarcande) était le fils aîné de Shah Rukh et de Goharshad et un petit-fils de Tamerlan. Son père ayant accédé au trône des Timourides en 1409 et fixé sa capitale à Hérat où il résidait auparavant en tant que gouverneur du Khorassan, le nomma gouverneur de Samarcande. Remarquable savant mais piètre politique, il bénéficia des talents administratifs et stratégiques de Shah Rukh pour s'adonner à la science. A la mort de Shah Rukh en 1447, il accéda au trône des Timourides, mais entra en conflit avec son fils aîné, Abd ul-Latif, qui le fit assassiner en 1449 et monta sur le trône avant d'être lui-même tué en 1450. Le nom Ouloug Beg, qui lui fut donné très jeune, est en fait un titre, l'équivalent turc de "grand émir". Son vrai prénom était Muhammad Taragay, comme son arrière-grand-père, le père de Tamerlan. (Taragay est un mot qui signifie "alouette"). Il fit bâtir une médersa (institut) à Bukhara, ouverte en 1417, et à Samarcande, ouverte en 1420, où il est probable qu'il enseigna, et un observatoire, inauguré vers 1429, où il travailla avec quelque 70 mathématiciens et astronomes, dont Qadi-zadeh Roumi, al-Kachi et Ali Quchtchi, aboutissant à la publication de Tables sultaniennes (zij-e solTâni, en persan) dont la précision resta inégalée pendant 2 siècles. Après la mort d'Ouloug Beg, Ali Quchtchi partit avec une copie des Tables sultaniennes à Tabriz, puis à Istanbul d'où elles atteignirent l'Europe. La médersa d'Ouloug Beg continua à fonctionner jusqu'au XVII siècle, mais la vie culturelle des Timourides se concentra à Hérat dans la seconde moitié du XV siècle.
Bâbur
Bâbur (14 février 1483 - 26 décembre 1530) est un conquérant célèbre de l’Inde et le fondateur de la dynastie Baburides. Son nom est Zahir ud-din Muhammad, mais il reçoit le surnom de Bâbur, signifiant « le léopard ». Descendant de Tamerlan par Miran Shah et de Gengis khan par sa mère, il naît le 14 février 1483 à Andijan. Son père, Omar Sheikh Mirza, était roi de Ferghana, une partie du Turkestan, maintenant en Ouzbékistan. Omar meurt en 1495, et Bâbur hérite du trône, bien qu’âgé seulement de douze ans. Une tentative de renversement par ses oncles échoue, et aussitôt son trône assuré, il réfléchit à étendre son territoire. En 1497, il attaque et prend Samarkand, sur laquelle il pense avoir un droit légitime héréditaire. Une rébellion parmi ses nobles s’empare de son royaume. En route pour le reconquérir, ses troupes l’abandonnent et il reperd Samarkand. Il reprend ses territoires perdus, mais en est finalement chassé en 1501 par son ennemi principal, Muhammad Shaybânî, le Khan des Uzbek. Pendant trois années, il erre, tentant en vain de récupérer ses possessions perdues, puis en 1504, rassemblant quelques troupes fidèles, il traverse l’Hindū-Kūsh enneigé, prend la ville forte de Kaboul et se retrouve à la tête d’un riche royaume. De nouveau, après la mort de Shaibani en 1510, Bâbur réclame ses possessions originelles, et reçoit l’aide déterminante du turkmène Ismail Safavi, et en 1511 fait une entrée triomphale dans Samarkand.
Mais en 1514 il est à nouveau défait par les Uzbek et retourne difficilement à Kaboul. Il semble maintenant avoir perdu tout espoir de récupérer la Ferghana, et comme il redoute aussi une invasion des Uzbek à l’ouest, il se tourne vers l’Inde et en particulier le Panjab qu’il considère comme son héritage légitime par Tamerlan. Plusieurs incursions préliminaires avaient été déjà faites, quand en 1521 une occasion se présente pour une expédition plus sérieuse. Ibrâhîm Lodî, sultan de Delhi, est détesté de tous même par ses nobles afghans et Bâbur s’allie avec un rebelle, Alam Khan. Il rassemble ses forces, 12 000 hommes et quelques pièces d’artillerie et marche sur l’Inde. Ibrahim, avec 100 000 soldats et de nombreux éléphants avance contre lui. La grande bataille a lieu à Pânipat le 21 avril 1526, Ibrahim est massacré et son armée mise en déroute. Bâbur se proclame alors Padshah Ghazi, empereur de l’Inde, puis avec l’aide de son fils Humâyûn s’empare immédiatement d’Âgrâ. Mais, un ennemi plus formidable encore l’attend, Rana Sangha de Chittorgarh qui a rassemblé contre lui une énorme armée de 210 000 hommes. Son cas paraît désespéré, il fait le vœu de renoncer au vin, qu’il consomme sans mesure. À Kanwaha, le 10 mars 1527, il remporte une grande victoire, tandis que son fils pacifie la vallée du Gange, et devient alors le maître absolu de l’Inde du nord. Il passe la fin de sa vie à organiser son nouvel empire et à embellir Âgrâ, sa capitale. En octobre 1530, son fils aîné et préféré Humâyûn tombe malade. Alors que tous les médecins s’accordent à annoncer sa mort prochaine, c’est Babur qui meurt car à l’annonce de la maladie de son fils, Babur est anéanti. Selon la légende, il aurait donné sa vie pour sauver celle de celui qu’il désigne comme son successeur. Il décède le 26 décembre 1530 durant sa quarante-huitième année et est enterré à Kaboul. Humâyûn lui succède alors. Fin lettré, il aimait la musique, composait des poèmes et dicta ses mémoires, le Bâbur Nâmâ, chronique de sa vie et de ses proches entre 1494 et 1529, probablement le premier texte autobiographique du monde islamique, écrit en turc tchaghataï.
Sa dynastie a régné sur l’Inde jusqu’au XIXe siècle.
Nasreddin Hodja /Nasredine Afandi/ Boukhara a son tartarin
Nasreddin Hodja et son âne, personnage célèbre de l’époque fait encore parler de lui, les habitants aiment se raconter ses histoires rigolottes, pleines de bon sens. Nasredine Afandi, héros d’innombrables anecdotes qui illustrent son bon sens jamais en défaut.
En voici quelques unes:
1) On a demandé à Hodja Nasreddin « qu’est-ce qui est le plus utile : la lune ou le soleil ?? : La lune bien sur puisque la nuit on a plus besoin de lumière »
2) Un beau jour, Afandi se rasa la barbe, il en avait assez, ou peut-être voulait-il se rajeunir. Quand il arriva à la mosquée, le mullah le tourna en ridicule, et il le condamna fermement pendant son sermon:
- Notre prophète - que son nom soit prononcé avec vénération- portait la barbe, et tous les vrais musulmans prennent exemple sur Lui.
Afandi écouta sagement puis il s’écria:
- Honorable prédicateur, mon bouc a une barbe bien plus longue que la vôtre. Cela veut-il dire qu’il est un meilleur musulman que vous?
3) On demandait à Afandi:
- Pourquoi parles-tu peu et te contentes-tu d’écouter?
- Voyons, combien ai-je de langues ?
- Une.
- Et combien, d’oreilles ?
- Deux.
- Vous pouvez à présent juger vous-même: il convient à l’homme de parler deux fois moins que d’écouter.
4) Un jour, un homme trouve Khodja Nasreddin en pleine nuit, à quatre pattes, cherchant quelque chose dans le halo de lumière d'un lampadaire.
- As-tu égaré quelque chose ? Lui demande-t-il.
- Oui, j'ai perdu mes clés, répond Khodja Nasreddin.
- Et où les as-tu laissées tomber ?
- Là-bas, dit Khodja Nasreddin, en désignant un porche obscur.
- Mais alors pourquoi les cherches-tu ici, alors que tu les as perdues ailleurs ? C'est stupide !
- Pas tant que ça ! Répond Nasreddin, je préfère les chercher là où il y a de la lumière !
5) Un soir que Nasreddine revenait de son travail dans les champs avec des vêtements sales et crottés, il entendit chanter et rire et il comprit qu'il y avait une fête dans les environs. Or, chez nous, quand il y a une fête, tout le monde peut y participer. Nasreddine poussa donc la porte de la maison et sourit de bonheur, une bonne odeur de couscous se dégageait de la cuisine. Mais il ne put aller plus loin: il était tellement mal habillé qu'on le chassa sans ménagement. En colère, il courut jusqu'à sa maison, mit son plus beau manteau et revint à la fête. Cette fois, on l'accueillit, on l'installa confortablement et on posa devant lui à manger et à boire. Nasreddine prit alors du couscous, de la sauce et du vin, et commença à les verser sur son manteau. Et il disait : " Mange, mon manteau! Bois, mon manteau! " L'homme assis à son côté lui dit: " Que fais-tu, malheureux ? Es-tu devenu fou? "
" Non, l'ami, lui répondit Nasreddine. En vérité, moi je ne suis pas invité; c'est mon manteau qui estinvité
6) Nasreddine était en train de manger un gâteau devant sa porte lorsqu'un étranger passa:
-Assalamou Alaykoum, dit celui-ci.
-Et pourquoi pas? lui répondit Nasreddine.
-Drôle de réponse! Et drôle de personnage! marmonna l'étranger, pensant qu'il était tombé sur un fou.
-Ecoute! lui dit Nasreddine, si je réponds à ton salut, tu vas me demander des nouvelles de ma santé, si je suis marié, combien j'ai d'enfants, s'ils sont en bonne santé, s'ils travaillent bien à l'école....De mon côté, je devrais te demander des nouvelles de chez toi. Nous allons discuter un moment et tu vas te sentir à l'aise. Alors tu ne pourras pas t'empêcher de me demander une part de mon gâteau et puisque je n'aurais pas envie de t'en donner, tu vas me dire: "Pourquoi?" et je vais te répondre: " Et pourquoi pas?" Alors pour éviter tout ce dialogue inutile, je t'ai dit le mot dela fin.
Alisher Navoï
Mir Alisher Navoï ou Nizomiddin Mir Alisher (1441-1501), né et mort à Hérat (Afghanistan), philosophe et poète ouzbek de langue tchaghataï qui travailla à la cour du sultan timouride Husayn Bayqara à Hérat à la fin du XVe siècle, lors de la Renaissance timouride.
Frère de lait de Husayn Bayqara, haut fonctionnaire et riche propriétaire terrien, il fut lui-même un grand mécène et découvrit le talent du grand peintre miniaturiste Behzad qui travailla pour lui avant d'entrer au service du sultan. Le poète turc de langue tchaghataï Mir Alisher Navoï (1441-1501), travailla à la cour du Timouride Husayn Bayqara à Hérat (Afghanistan) à la fin du XVe siècle.
En 1472, Alisher Navoï devient le vizir (ministre ou magistrat) et obtient le titre d'émir.
Son œuvre le plus célèbre est « Khamsa – Cinq poèmes ».
Le grand théâtre d'opéra et de ballet de Tachkent, capitale de l'Ouzbékistan, porte son nom.
Nizomiddin Mir Alisher Navoiy (1441-1501) est un célèbre
Son père, Giyssiddin Kichkina (« le peu »), servi de dirigeant du haut rang dans le palais de Shāhrukh Mirzā, la règle de Khorasan. Sa mère a servi d'institutrice des princes dans le palais. Son père est mort tandis que Mīr Alī Shīr était jeune, et la règle de Khorasan, Babur Ibn-Baysunkur, garde adoptée du jeune homme.
Mīr Alisher était un camarade de classe de Husayn Bayqarah, qui deviendrait plus tard sultan de Khorasan. Pendant la vie Mīr Alisher, Herat était le capital du Empire des Timurides et est devenu un des principaux centres culturels et intellectuels du Monde musulman. C'était là que Navā'i a rencontré son bon ami Jomī.
Accomplissements
Mīr Alisher a servi d'administrateur et de conseiller publics à son sultan, Husayn Bayqarah. Il était également qui a doté pour construire quelques mosquées, madrasas, bibliothèques, hôpitaux, caravansérails, et d'autres établissements éducatifs et charitables a Khorasan.
Accomplissements littéraires
Les poésies les plus connues de Navā'ī sont trouvées dans ses quatre divans, ou collections de poésie, qui se montent à approximativement 50.000 vers. Chaque partie du travail correspond à une période différente de la vie d'une personne :
Al-Sighar d'ib de Ghara' (« Merveilles d'enfance »)
Al-Shabab de Naivadir (« Jeux d'esprit de la jeunesse »)
Al-Wasat de Bada'i (« S'émerveille de l'âge moyen »)
Al-Kibar de Fawi'id (« Avantages de la vieillesse »)
D'autres travaux importants de Navā'i incluent Hamsa, qui se compose de cinq poésies épiques : « Hayratu-l-abror » (excitation avec de bonnes gens), la « Virginie Shirin de Farhod », la « Virginie Majnun de Layli », «Sab'ai sayyor » (« sept voyageurs (planètes) »), « Saddi Iskandariy » (poésie épique au sujet d'Alexandre le grand). Il a également écrit Lisonu-t-tayr, en lequel il a exprimé ses opinions philosophiques et idées Sufi.
Attendant ma lune je jette mes regards de tous côtés :
tant que je ferme puis j'ouvre les yeux, les larmes restent éloignées.
Quémandeur, je suis le chien errant sur la route :
le chien devant, je vais derrière.
Si croyants et sages viennent semer le trouble en mon âme,
aux brèches de mon coeur, tristesse et douleur se dressent comme gardes.
Même si tu ne la vois pas l'eau éteint les flammes, l'une après l'autre :
larme après larme, les pleurs s'assèchent aux épines des cils.
Je sais qu'entre tes lèvres, dans ta bouche, le sel de ta langue
est comme le dard à miel de l'abeille perçant le pétale de rose.
Ermite, songeant à tous moments à cet abri qu'est la méditation,
tant que je vis, je ne quitterai pas ce monde.
Ne parle pas Navoï, emplis ton verre encore :
à toujours le remplir, tu finiras par t'y noyer.
traduit de l'ouzbek par Hamid Ismaïlov - Alisher Navoï, Gazels et autres poèmes, Orphée - La Différence, 1991.